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Libération
Interview

«L'image de meutes est un fantasme»

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publié le 24 novembre 2004 à 3h09

Bangkok intérim

Alors que Bangkok accueille jusqu'à demain le troisième congrès de l'Union internationale pour la conservation de la nature, Luigi Boitani, directeur du département de biologie animale à l'université la Sapienza à Rome, a fait le voyage à Bangkok pour expliquer son travail de suivi des déplacements du loup. Il fustige la décision du ministère français de l'Ecologie qui, l'été dernier, a autorisé l'abattage de quatre loups en 2004 (deux l'ont déjà été), une décision qui risque d'être reconduite.

L'autorisation française d'abattage de loups peut-elle limiter leur population ?

Il ne s'agit que d'un compromis pour calmer des esprits échauffés et il ne sera d'aucune utilité. Comment peut-on prendre une telle décision, à Paris, sans même passer un coup de fil au gouvernement italien ? Le territoire de ces animaux, c'est le massif alpin dans son ensemble ; la gestion de leur population doit donc passer par une collaboration des pays concernés. Si des loups sont présents en France aujourd'hui, ils pourraient, demain, virer vers Genève ou Parme ; vous n'en verrez donc plus. A l'inverse : de nouveaux loups peuvent arriver d'Italie.

Le loup a-t-il été réintroduit volontairement en France?

Absolument pas, il s'agit de mouvements naturels de population. D'ailleurs, mis à part à Yellowstone aux Etats-Unis, toutes les tentatives de réintroduction ont échoué. Si les loups avaient été transportés d'un côté à l'autre des Alpes, il est probable qu'après ce traumatisme ils seraient b