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Libération

Un médicament antipaludisme qui marche mais qui manque

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publié le 2 décembre 2004 à 3h16

Genève de notre correspondant

La malaria tue environ un million de personnes par an. La firme pharmaceutique bâloise Novartis a mis au point un médicament très efficace, le Coartem. Elle s'était engagée auprès de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) à produire dix millions de doses en 2004. Mais l'objectif ne sera pas atteint. Médecins sans frontières (MSF) accuse le pharmacien de n'avoir pas investi suffisamment pour tenir ses engagements, «ce qui provoquera forcément une augmentation de la mortalité des enfants touchés par le paludisme».

Procédure lourde. Le Coartem est un médicament dont le principe actif, l'artémisinine est tiré d'une plante cultivée presque exclusivement en Chine, l'armoise annuelle (Artemisia annua). Ce traitement s'est avéré remarquablement efficace pour lutter contre la malaria ; il suscite douze fois moins de résistance du parasite que d'autres molécules. L'OMS a donc mis le Coartem sur la liste des «médicaments essentiels» et a incité les gouvernements à l'adopter. Il s'agit d'une procédure relativement lourde dans des pays pauvres qui implique la formation du personnel de santé dans les zones rurales. Depuis 2001, vingt pays ont adopté le Coartem et dix-huit autres sont en train de le faire. Simultanément, l'OMS a passé un accord avec Novartis en 2001, qui s'est engagée à fournir son traitement à prix coûtant et à augmenter sa production: 220 000 traitements en 2001, 10 millions en 2004, 60 millions en 2005.

Mais l'objectif de 2004 ne sera pas a