Quatre tempêtes, dont le typhon Nanmadol, se sont abattues en quinze jours sur les Philippines. Le bilan des inondations et des glissements de terrain faisait état hier d'au moins 1 300 morts et 800 000 sinistrés dans le nord-est du pays. Alors que l'aide internationale s'organise et que le chaos s'installe, les autorités de Manille ont dénoncé le complice des pluies diluviennes : la déforestation (Libération de vendredi).
Moratoire. En cinquante ans, les Philippines ont perdu la moitié de leur couverture arborée. Comme à Haïti cet automne, et en Indonésie il y a un an, c'est le même refrain. Il n'y a plus d'arbres pour retenir les sols lessivés par les pluies diluviennes et les troncs coupés dévalent les pentes et broient les habitations. La présidente Gloria Arroyo a donc décidé samedi de suspendre les permis d'exploitation forestière.
Selon le Philippine Star, le leader de l'opposition sénatoriale Aquilino Pimentel lui avait demandé la veille d'accélérer l'étude d'un projet de loi visant à instaurer un moratoire de vingt-cinq ans sur les forêts, «pour laisser les arbres parvenir à maturité et reconstituer la couverture forestière perdue depuis des décennies». Mais pour de nombreux observateurs, le moratoire ne résoudra rien : la région de Real, la plus touchée par la catastrophe, fait l'objet d'une interdiction d'exploitation forestière depuis trente ans. Au point que, comme en Indonésie, des voix s'élèvent, qui réclament la peine de mort pour les responsables de cette défo