Buenos Aires de notre correspondant
En ouvrant la dixième conférence sur le changement climatique à la Rural, un centre d'exposition situé dans une des zones les plus verdoyantes de la capitale, le ministre argentin de la Santé et de l'Environnement n'a pas mâché ses mots: «Dans notre pays, les conséquences du réchauffement climatique se font déjà sentir: recul des glaciers, augmentation des précipitations et des tornades, inondations de plus en plus fréquentes et recrudescence des maladies tropicales.» Mais les efforts de Gines Gonzales Garcia pour justifier la présence de milliers de délégués de 150 pays ont été très vite balayés par les positions intransigeantes du représentant des Etats-Unis dont le pays est opposé à l'application du protocole de Kyoto et par celle du délégué qatari qui assure la présidence du groupe des 77 (pays émergents et la Chine).
Surréaliste. Dans une des premières interventions de la journée, Harlan Watson, principal négociateur américain, a carrément refroidi les attentes des délégations certaines nourrissaient l'espoir d'un changement d'attitude du premier pollueur mondial après la ratification, le 18 novembre, du protocole de Kyoto par la Russie. «La plupart des pays attendent avec anxiété l'application de ce protocole. Les Etats-Unis ont choisi un chemin différent pour affronter les changements climatiques. Nous pourrions signer un traité mais à deux conditions: qu'il ne cause pas de dégâts majeurs à l'économie américaine et qu'il soit vérita