Un pavé dans l'océan. A la veille d'annonces sur les quotas et la réforme de la politique de la pêche à Bruxelles, la Commission royale britannique sur la pollution de l'environnement (RCEP) publie un volumineux rapport sur l'impact de la pêche dans les eaux britanniques. Avec une recommandation au gouvernement de Tony Blair qui va faire grincer des dents : l'interdiction de toute pêche commerciale dans l'équivalent de 30 % des eaux économiques britanniques. Des zones choisies en fonction de leur biodiversité.
«Il serait difficile d'imaginer que nous acceptions de telles destructions sur la terre ferme, a expliqué Tom Blundell, le président de la RCEP. Mais parce qu'ils se produisent en mer, les dégâts sont largement cachés.» Il estime qu'une telle intervention «est nécessaire pour préserver l'écosystème et rompre le cycle actuel de quotas irréalistes et de diminution de la population de poissons».
Massacre.
Pour les experts britanniques, il y a urgence à arrêter le massacre. Outre les espèces surexploitées, les poissons sans valeur commerciale sont rejetés morts à la tonne, des millions d'oiseaux et mammifères sont mortellement blessés et les filets de pêche profonde détruisent irrémédiablement les coraux froids (Libération du 1er décembre). Interrogé par la BBC hier, le ministre britannique de la Pêche, Ben Bradshaw, a reconnu que les réserves de pêche sont «le deuxième plus grand défi international après le réchauffement climatique». Un avis que ne partage pas vraiment le ha