Eliminer ou valoriser ? C'est la question au coeur d'une polémique qui oppose les industriels français de la gestion des déchets avec des entreprises allemandes qui ont fait récemment irruption sur le marché hexagonal du traitement des Réfiom (1), ces cendres volantes chargées de métaux lourds très toxiques. Au cours de ces derniers mois, des courtiers allemands ont emporté cinq appels d'offre (à Saint-Saulve, Douchy-les-Mines, Chinon, Colmar et Plaisir). Les Réfiom ainsi récupérés sont destinés à être enfouis pour remblayer les anciennes mines de sel allemandes du groupe Kali Und Salz qui menacent de s'effondrer.
Il n'en fallait pas moins pour que les industriels français, qui se livrent d'ordinaire à une farouche concurrence, s'unissent pour stopper l'hémorragie. Car à terme, la moitié du marché français entre 300 000 et 400 000 tonnes par an pourrait leur échapper. A commencer par les 40 000 tonnes de la région parisienne, dont les offres de traitement sont en cours d'examen au Syctom de Paris (2). Les industriels français activent leurs réseaux, alertent des associations comme France Nature Environnement (FNE) et donnent ainsi à cette bataille économique le visage plus respectable de la protection de l'environnement. Tout en s'efforçant d'obtenir du ministère de l'Ecologie et du Développement durable une interdiction de ces exportations, comme cela s'était passé il y a quatre ans, on n'hésite pas à en appeler au devoir de mémoire en murmurant que certaines mines de se