Berlin, de notre correspondante.
«Dans ces conditions, nous ne pouvons que conseiller aux agriculteurs allemands de ne pas planter d'OGM, s'exclame Michael Lohse. Avec cette nouvelle loi, c'est beaucoup trop dangereux pour eux.» En entendant parler ainsi le porte-parole de la Fédération des paysans allemands, les Verts ne peuvent qu'applaudir des deux mains. Car ils ont exactement atteint leur objectif. Le 26 novembre, Renate Künast, la ministre verte de l'Agriculture et de la Protection des consommateurs, a réussi à faire adopter au Bundestag (Parlement) une loi qui engage une responsabilité totale des entreprises biotechnologiques et des cultivateurs d'OGM en cas de contamination de champs non OGM.
Registre. A partir du 1er janvier 2005, les règles seront très sévères. Il suffira qu'un exploitant agricole biologique ou conventionnel trouve dans son champ des plants OGM pour qu'il puisse réclamer un dédommagement financier. Il n'aura alors qu'à arguer du fait que cette contamination l'empêche de labelliser ses produits comme «non transgéniques». Par ailleurs, les cultivateurs contaminés n'auront pas besoin de connaître avec certitude le contamineur. Ils pourront attaquer collectivement les planteurs d'OGM des alentours. La loi a également prévu une totale transparence en instaurant la mise en place d'un registre, consultable par le public, où seront indiquées les cultures OGM et non OGM.
«Cela revient de facto à interdire l'agriculture génétiquement modifiée», s'est emporté Er