Les ONG ont choisi de dégainer les premières. Le 14 décembre, Fern (1), Greenpeace et le WWF ont rendu public leur projet de loi destiné à «proscrire les importations de bois illégal en Europe». Soit une semaine avant le Conseil européen des ministres de l'Agriculture qui se tient aujourd'hui à Bruxelles autour du Flegt (2), le plan d'action européen contre le commerce de bois illégal et les activités criminelles qui lui sont souvent liées. Près de 50 % des bois tropicaux importés dans l'Union européenne proviennent de sources illégales. Et le manque à gagner pour les gouvernements des pays en voie de développement concernés est d'environ 10 à 15 milliards d'euros par an. Le Flegt vise notamment à encourager l'achat de bois légaux et ecocertifiés.
Traçabilité. En juillet, la Commission européenne a proposé un paquet de mesures essentiellement basées sur le volontariat : accords de partenariat entre l'UE et les pays du Sud pour établir une chaîne de traçabilité... et instauration d'un système de licences d'exportation. Selon les ONG, la faille majeure du plan, c'est l'absence de mesures contraignantes.
«Notre projet de loi introduit une disposition réglementaire qui autorise les douanes à saisir sans attendre toute cargaison de bois illégal, quel que soit le pays d'origine, explique Sébastien Russo ; à engager des poursuites judiciaires si une infraction aux documents certifiant la légalité du bois est constatée. Sinon, il y a toujours le risque, que dénoncent certains Etats me