Le mouvement antinucléaire se reconstitue en silence. La mort de Sébastien Briat, heurté le 7 novembre par un train de déchets nucléaires à Avricourt (Meurthe-et-Moselle), a fortement secoué les rangs du mouvement, provoquant incrédulité et colère. Depuis l'enterrement du jeune homme, le silence était de mise. Mardi, le syndicat SUD rail a réclamé la «réouverture d'une enquête établissant l'arbre des causes» ayant conduit à la mort du militant. C'est que les conclusions de l'enquête préliminaire, rendues le 16 décembre, ont ravivé quelques flammes.
Poursuites. «Si ce syndicat estime avoir des éléments nouveaux à apporter au dossier, nous sommes tout à fait prêts à les recueillir», nous a déclaré hier la vice-procureure de Nancy, Clarisse Taron. Pour le parquet de Nancy, la mort de Sébastien Briat serait due à un «concours d'imprudences et de défaillances de la part des militants». Le parquet ne compte donc pas lancer de poursuites pénales, ni à l'encontre des bloqueurs du convoi, ni à l'encontre de la SNCF.
Sans vouloir aller jusque-là, SUD rail désapprouve ces conclusions. Le syndicat estime que les «défaillances» du groupe de militants n'expliquent pas la vitesse élevée du convoi. «Ce qui nous étonne, c'est que l'enquête passe sous silence la réglementation SNCF qui impose la marche prudente lorsqu'il y a présomption de personnes sur les voies», explique Alain Cambi de la fédération SUD rail à Paris. La présence d'un important dispositif policier (gendarmes le long des voies