Baudrecourt, Jaulny, Vigneulles envoyé spécial
On savait de la loche d'étang que c'est un poisson au corps long et visqueux, peu répandu en France, qu'il respire par ses branchies mais aussi par sa peau et ses intestins, et qu'il s'active lors des chutes de pression atmosphérique, d'où son surnom de «poisson météo». Ce qu'on ne savait pas, c'est que ce poisson vivait dans la Presle, un petit affluent envasé de la Meuse. Coup de chance, le tracé du TGV est passé par là. En mai, lors d'une pêche de sauvegarde précédant l'édification d'une pile du viaduc de la Meuse sur le chantier de la ligne à grande vitesse Est européenne (LGV-Est), les agents du Conseil supérieur de la pêche en ont découvert toute une colonie. Du pain bénit pour la communication de Réseau ferré de France (RFF), maître d'ouvrage du plus grand chantier de France, dont le premier rail a été posé mi-octobre, qui met l'accent sur le concept d'«environnement intégré». Traduction : «L'environnement, mieux vaut y penser avant que pendant.» Explications en trois étapes lorraines.
Baudrecourt (Moselle), km 300
Bottes aux pieds, Sandrine Rabaseda, responsable environnement de la LGV-Est chez RFF, arpente le remblai de la nouvelle ligne qui domine à cet endroit le sud de la vallée de la Nied, classée en zone Natura 2000. Ce bout de Lorraine se distingue par la présence de prés salés continentaux sur lesquels pousse le troscart maritime, une plante protégée. La LGV va détruire 18 % des prés salés du secteur (35 hectares).