Montréal, de notre correspondante.
L'an passé, elle s'intéressait de près aux hydravions. Depuis quelques mois, ce sont les gouvernails des bateaux qui font les frais de son énergie débordante... Luna, l'orque solitaire apparue un beau jour de printemps 2001 dans la baie de Gold River, à l'ouest de l'île de Vancouver, est décidément un animal très sociable. En manque de contacts avec sa propre espèce, il s'est montré avide d'échanges avec les humains. Mais, durant l'été, les incidents se sont multipliés la mascotte locale, âgée de 5 ans, avoisine maintenant les six mètres et les 1 500 kg. «Il veut seulement jouer», croit Gord Ashley, dont le bateau de pêche a été endommagé par le mammifère.
Soucieuses d'assurer la sécurité des touristes en mal d'inspiration (certains chatouillent de leurs doigts la langue du colossal animal), mais aussi de prévenir toute blessure de l'orque, les autorités de Colombie-Britannique ont décidé d'enlever Luna du détroit de Nootka et de le réinstaller dans son environnement d'origine une opération estimée à 300 000 euros. Encouragés en ce sens par la réimplantation réussie de Springer en 2002, une jeune orque femelle séparée de son groupe suite au décès de sa mère, des scientifiques ont donc entrepris à la mi-juin de déménager Luna pour l'emmener à quelque 350 kilomètres au sud, où sa famille vient passer l'été. «Une fois à proximité de son groupe, elle aurait pu établir un contact acoustique, explique Lara Sloan, du ministère canadien des Pêche