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Libération

L'île de Robinson voit filer ses trésors

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publié le 6 janvier 2005 à 23h26

Iles Juan-Fernández envoyé spécial

L'autocollant est en vogue à San Juan Bautista, seul village de l'île Robinson-Crusoé. Au coeur de quatre cercles rouges barrés d'un trait oblique figurent un lapin, un rat, un chat et une chèvre. Des animaux jugés indésirables sur cette île située dans le Pacifique, à environ 600 kilomètres à l'ouest de Valparaiso. Découverte en 1574 par le navigateur Juan Fernández, qui a donné son nom à l'archipel, cette île volcanique est considérée comme un véritable trésor naturel car elle possède l'un des plus forts taux d'endémisme au monde, environ deux tiers de ses espèces végétales n'existant nulle part ailleurs sur la planète. Or cette richesse court un péril croissant depuis que les hommes ont posé le pied sur cette terre.

Les premières atteintes remontent au XVIe siècle et à l'introduction d'espèces animales, telles que les chèvres ou les moutons, par les équipages des bateaux. Ils comptaient ainsi pouvoir ajouter de la viande à leur menu lors de leurs futurs séjours sur cette île. D'autres animaux ont ensuite fait leur apparition, tels que le coati, le rat et, plus récemment, le lapin. Ce dernier s'est reproduit de manière incontrôlée et fait figure d'ennemi numéro 1 tant il provoque de dégâts, en participant très largement au phénomène d'érosion à travers ses terriers et la grande quantité de végétaux qu'il broute. Cet herbivore a été la cible d'une vaste campagne d'extermination organisée à la fin des années 90 par la Corporation nationale fo