Pékin de notre correspondant
Dans un quartier d'affaires du centre de Pékin, au milieu des représentations de multinationales étrangères ou de sociétés chinoises, on ne s'attend pas à trouver les bureaux de Greenpeace. Pour être présente en Chine, l'organisation internationale de défense de l'environnement a renoncé à ses coups d'éclat médiatiques, à ses opérations coup de poing qui passeraient très mal ici, et s'est engagée dans un travail constructif auprès des autorités chinoises. Et cette démarche semble en partie payante.
Choc. Greenpeace coopère en particulier avec le gouvernement pour promouvoir un programme de développement des énergies renouvelables en Chine : c'est sans doute l'un des plus ambitieux au monde, prévoyant de faire passer ce secteur de moins de 1 % aujourd'hui à 10 % de la production totale d'ici à 2020, avec une capacité opérationnelle électrique de 120 000 mégawatts (MW). Un projet de loi sur les énergies renouvelables a été présenté au parlement chinois fin décembre, en procédure accélérée, et devrait entrer en vigueur dès cette année. «Il y a encore un an, on nous disait que cette loi ne serait discutée qu'en 2006 ou 2007, l'accélération est spectaculaire», s'enthousiasme Yu Jie, une des jeunes permanentes chinoises de Greenpeace, issue d'une nouvelle génération qui choisit la société civile embryonnaire plutôt que le business.
L'année 2004 restera sans doute pour la Chine celle d'un choc énergétique, comparable à celui de 1973 pour les pays industria