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Libération

Les Indiens Wayanas dans les oubliettes guyanaises

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publié le 17 janvier 2005 à 23h39

Un «déni de solidarité envers les communautés amérindiennes françaises» : c'est ce que dénoncent haut et fort les Verts de Guyane. Une délégation s'est rendue, du 19 au 22 décembre, dans le village indien de Twenké, au sud de ce département d'outre-mer, au bord du fleuve Maroni, à quatre heures en pirogue de Maripasoula, la commune de rattachement. Consternés par les conditions de vie des Indiens Wayanas, qui sont environ un millier en Guyane, très inquiets de la vague de suicides qui affecte les plus jeunes, ils ont décidé, en accord avec les chefs coutumiers, d'alerter l'opinion et les pouvoirs publics. «Depuis près de deux ans, il n'y a plus d'eau potable à Twenké, raconte Brigitte Wyngaarde, porte-parole des Verts et chef coutumier du village de Balaté, à Saint-Laurent du Maroni. «Des pompes avaient été installées par la ville de Maripasoula. Elles sont tombées en panne et n'ont jamais, depuis, été réparées. Les habitants boivent l'eau du fleuve.» Avec tous les risques sanitaires que cela implique, d'autant que cette région subit les dégâts de l'orpaillage, notamment la pollution au mercure des cours d'eau. Il n'y a plus d'électricité non plus : les panneaux solaires qui avaient été installés ne fonctionnent plus, rapporte la délégation.

Mais la grande source d'inquiétude des Verts, c'est la santé des Wayanas. «Au centre de soins de Twenké, qui dépend de l'hôpital de Cayenne, il n'y a plus de médicaments, pas même une aspirine. Pour le moindre soin, il faut aller à Maripa