La nature, combien de divisions ? Dix millions, cent millions ? Sachant qu'on ne connaît qu'un dixième des espèces qui vivent sur notre planète et qu'il faudrait quatre siècles pour venir à bout d'un inventaire mondial ; sachant qu'un très grand nombre disparaît chaque année sans qu'on puisse davantage le chiffrer ; sachant que celles qui ont disparu avant d'être répertoriées n'auront donc jamais eu d'existence, faut-il se compliquer la vie à inventorier ce monde en constante mutation ? Et quel crédit donner à toutes les prédictions sur la perte de biodiversité ?
S'empailler. Les experts sont prêts à s'empailler sur les chiffres l'une des dernières études du Britannique Chris Thomas, prédisant que d'ici à 2050 entre 15 et 37 % des espèces auront disparu, est très controversée , ils sont néanmoins d'accord sur la dégradation alarmante de la biodiversité, sans doute cent fois supérieure aux autres extinctions. «Et toutes les prédictions montrent que ces taux d'extinction vont s'accroître si rien n'est fait», assure Michel Loreau de l'université Paris-VI. Avec un responsable, l'Homo sapiens.
Jusqu'au début des années 80, zoologistes et botanistes avaient décrit 1,7 million d'espèces et ils pensaient qu'il leur restait à peu près le même nombre à découvrir. L'approche de l'inventaire était de type comptable et la plupart des mammifères et oiseaux avaient été décrits. On pouvait également dire combien s'étaient éteints. Mais comment mesurer ce que l'on ne connaît pas, les végéta