Porto Alegre envoyé spécial
Une salle de 10 000 personnes chauffée par des standards rock revisités. Un parterre de ministres du gouvernement brésilien. Des prédécesseurs à la tribune, tel Guy Ryder, président de la CISL, la plus grande confédération syndicale de la planète, qui invite à être «100 % derrière Lula». Et une intronisation à venir accompagner le lancement de l'appel à «l'action mondiale contre la pauvreté», via le passage au poignet d'un bandeau blanc, symbole de la «plus grande campagne jamais lancée par la société civile» (Libération du 26 janvier).
En jean et chemise blanche, Lula, le président brésilien, avait jusque-là acquiescé à l'Indien John Samual, d'Action Aid, scandant sa «rage» et sa «révolte» face aux «50 000 victimes» quotidiennes de la misère. Applaudi l'Africaine Wahu Kaara, appelant les «leaders politiques» des pays du Nord et du Sud à ne plus se dérober «devant leurs responsabilités». Approuvé la Malienne Coumba Touré, espérant «briser les cages qui enferment» plus de 2 milliards de personnes sous le seuil d'extrême pauvreté.
Auréole fissurée. Voilà pour le décor. L'envers, c'était la sono à l'extérieur qui fustigeait Lula le traître et la centaine de militants sifflant sans relâche. Pourtant, il a fait le même pèlerinage qu'il y a deux ans, tout juste élu. Se voulant un pont entre Porto Alegre et Davos (lire page 19). Depuis, l'auréole s'est fissurée. La lune de miel avec la gauche radicale brésilienne s'est aigrie, les relations se sont faites u