«Comment atteindre le bas de la pyramide ?» C'était le titre d'une conférence organisée jeudi au Forum économique mondial de Davos. «Quatre milliards de personnes gagnant moins de deux dollars par jour, vivent en dehors de l'écran radar des entreprises», observe C. K. Prahalad, professeur de management à l'université du Michigan. Pour cet enseignant et consultant d'origine indienne, très sceptique sur l'efficacité de l'aide publique, les sociétés occidentales doivent s'implanter massivement dans les pays pauvres.
Les entreprises vont là où se trouve le pouvoir d'achat, pourquoi seraient-elles intéressées par les pays pauvres ?
Il ne s'agit pas seulement d'offrir des produits mais de créer la capacité de consommation. Les entreprises peuvent le faire en offrant des facilités financières. Par exemple, acheter une machine à coudre devient possible, pour beaucoup, avec un paiement étalé de 5 dollars par mois. Autre méthode : vendre les produits en doses individuelles, par exemple du shampoing, de la soupe, de l'aspirine.
Tous les secteurs sont-ils concernés ?
Oui. Dans la session à laquelle je viens de participer (vendredi, ndlr), nous avons analysé les exemples des services financiers, des logiciels, des cosmétiques. Cela vaut également pour la santé, le logement... On peut citer les exemples du cimentier Cemex au Mexique, qui construit des logements pour les pauvres. En Inde, Unilever (cosmétiques, produits d'entretien, etc.) crée son propre réseau de distributeurs individuels qui