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Libération

Porto Alegre: l'eau marchande fait bouillir les alters.

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Témoignages et idées fusent afin que l'accès à cette ressource devienne un droit pour tous.
publié le 29 janvier 2005 à 0h12

Porto Alegre, envoyée spéciale.

Il y a l'eau comme un droit. Et il y a l'eau comme une marchandise, vendue par les grands groupes qui en fixent le prix. A Porto Alegre, il y a ceux qui veulent que le droit l'emporte sur le marché et qui, de séminaires en ateliers, se demandent comment y parvenir. Pour les alters, l'eau est un bien de l'humanité, forcément public. Et les grandes multinationales, notamment les françaises Lyonnaise des eaux et Veolia (Vivendi), qui dominent le commerce hydrique, sont priées d'aller faire leur beurre ailleurs. «On nous dit "l'eau est un droit" mais sa livraison a des coûts et il faut payer la facture. Alors, si c'est un droit, c'est par l'impôt, collectivement, qu'il faut payer !», s'insurge Ricardo Petrella, du Comité international pour le contrat mondial de l'eau. A service public, financement public, «comme pour l'armée», réclame-t-il. «Pour l'eau, il faut tout simplement refuser de parler de client et revenir au mot usager, qui existe dans la loi française, renchérit son camarade Alberto Velasco, coordinateur du futur forum alternatif sur l'eau (1), qui se tiendra en mars à Genève. Ce que nous voulons, c'est un Trésor public mondial pour gérer cette ressource naturelle, à la manière d'un grand service public.»

Financement. Impôt international, taxe d'un centime sur les bouteilles d'eau minérale, financement par les pays du Sud en contrepartie de l'annulation de leur dette, etc., les idées plus ou moins utopiques ne manquent pas pour trouver l'