Ça tempête dans les énergies vertes. Le Syndicat des énergies renouvelables (SER) a poussé un coup de gueule policé, hier, pour dénoncer la schizophrénie gouvernementale. La France doit atteindre les objectifs de la directive européenne, qui a fixé la part d'électricité «verte» à 21 % en 2010, mais elle ne s'en donne toujours pas les moyens, selon le syndicat. Aujourd'hui, cette part d'énergie renouvelable ne cesse de décroître : de 18 % en 1990, elle est passée à 13,5 % en 2003. Et pour les industriels du secteur, ce n'est plus un coup de pouce qu'il faut donner, mais un violent coup de rein. «L'année 2004 devait être un point d'orgue, c'est devenu un point d'horizon.»
Permis refusés. André Antolini a beau philosopher, il est en colère. Le président du SER fustige la dangereuse lenteur française dans le domaine de l'éolien et du photovoltaïque. «Dans l'éolien, on installe vingt fois moins de mégawatts (MW) qu'on devrait. Les permis de construire d'éoliennes sont systématiquement refusés par les préfets, nous sommes dans une situation critique.» La filière du vent a augmenté ses capacités de 133 MW en 2004. Autant dire, rien. Avec 386 MW de capacité totale installée, le pays flotte loin derrière l'Allemagne et ses 16 600 MW de puissance, l'Espagne (8 200 MW) ou l'Italie (1 125 MW). Pour atteindre les objectifs de la directive européenne, la France devrait installer 2 000 MW par an. «Il faut cesser le bricolage et lancer un grand projet de 6 000 à 7 000 MW sur trois ans», plai