Copenhague correspondance
Nanuk (l'ours polaire, en inuktitut) est en danger. Victime du réchauffement climatique, qui fait fondre son terrain de chasse, le plus gros carnivore terrestre va devoir faire face à une nouvelle menace : les touristes amateurs de trophées de chasse. Car le gouvernement local du Groenland compte lancer, d'ici à 2006, des safaris-chasses à l'ours polaire, l'emblème des terres arctiques. Nuuk, la capitale de ce territoire danois d'outre-mer, espère ainsi attirer «des gens à la recherche de trophées de taille, et qui ont déjà participé à des chasses à l'éléphant», a confié Mads Skifte, consultant à la direction du tourisme du Groenland, à l'agence de presse danoise Ritzau. Accompagnés par des trappeurs locaux formés au métier de guide, ces riches touristes seraient autorisés à emporter comme trophée l'animal abattu.
Années noires. En empruntant cette idée au Canada, Rasmus Frederiksen, le ministre groenlandais de la Pêche et de la Chasse, espère sortir du marasme économique le nord-ouest de l'île, durement touché par le réchauffement climatique. La fonte de la banquise et la raréfaction des animaux succèdent à des années noires pour les chasseurs inuits. «Avec les campagnes contre l'abattage des phoques dans les années 70 et 80, le prix des peaux de phoque s'est effondré de 80 %», rappelle Ole Heinrich, chef de service au ministère de la Pêche et de la Chasse. Sans oublier «l'introduction de quotas pour la pêche au narval et au béluga», l'an dernier.
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