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Libération

La mangrove, brise-lame à réhabiliter

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publié le 12 février 2005 à 0h32

New Delhi de notre correspondant

Si les pays d'Asie se souciaient plus de leur environnement côtier, le tsunami du 26 décembre aurait été moins meurtrier. Voici la conclusion à laquelle sont arrivés les 400 experts réunis cette semaine à Bhubaneshwar, au nord-est de l'Inde, dans le cadre du troisième Symposium sur les zones humides asiatiques (Asian Wetlands Symposium ou AWS). Une réunion de trois jours à laquelle participaient 31 pays et où le tsunami a fait l'objet d'une séance spéciale.

«Ceintures vertes». «Les études des zones touchées sont encore en cours, mais nous avons déjà de bonnes preuves que là où les barrières naturelles (mangroves, coraux, dunes) étaient en bon état, elles ont réduit l'impact des vagues, explique Max Finlayson, président de l'ONG Wetlands International. Elles n'ont pas empêché le désastre, mais elles l'ont atténué.» Ainsi, les mangroves, très courantes en Asie du Sud et du Sud-Est, constituent un rempart irremplaçable contre les tsunamis ou les cyclones. Très denses, elles brisent les vagues et stoppent les bourrasques. «Cette capacité protectrice prend d'autant plus d'importance que toutes les prévisions sur les changements climatiques prédisent une multiplication des tempêtes en Asie», ajoute Max Finlayson.

L'utilité des «ceintures vertes» côtières a été prouvée. En 1999, par exemple, lorsqu'un cyclone a ravagé la côte nord-est de l'Inde, faisant plus de 10 000 morts et 7,5 millions de sans-abri. Alors que des bidonvilles situés à 50 kilomètres