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Libération

Neuf mois perchés sur la calotte glaciaire

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publié le 16 février 2005 à 0h36

Douze hommes et une femme, neuf mois durant, totalement isolés du reste de l'humanité. Mission spatiale ? Non : premier hivernage de la station franco-italienne Concordia, installée au coeur de l'Antarctique, à plus de 1 000 km de terre Adélie, la base scientifique la plus proche. Un site impitoyable. A 3 200 mètres d'altitude, avec pour seul horizon un plateau de glace. Des températures hivernales de ­ 55 °C en moyenne, mais descendant jusqu'à ­ 80 °C, qui vont mettre à rude épreuve organismes et matériel. Le feu vert de l'hivernage a pourtant été donné par la direction de l'institut polaire Paul-Emile-Victor, réunie à Brest avant-hier. «Un feu vert qui pouvait virer au rouge jusqu'au dernier jour», précise Yves Frénot, son directeur adjoint. Pas question de prendre des risques : les treize hivernants doivent vivre en autarcie totale et n'auront aucun moyen de quitter leur base, ni d'y être rejoints, durant les neuf mois de l'hiver austral. «Nous ne savons même pas si nos tracteurs à chenillettes qui font l'aller-retour entre Concordia et Dumont-d'Urville durant l'été peuvent fonctionner à - 80 °C», affirme Frénot.

Jusqu'au dernier moment, les équipes de la base, hivernants et équipes d'été, ont donc vérifié que les tonnes de fioul, de vivres et de matériel convoyés lors de trois raids à chenillettes depuis la base Dumont-d'Urville (terre Adélie) correspondaient aux exigences de sécurité. Puis ils ont testé les systèmes de chauffage et le minihôpital... «Il aurait suffi qu'u