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Libération

Les Etats-Unis veulent faire flamber les Grand Lacs

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publié le 18 février 2005 à 0h37

Montréal de notre correspondante

C'est le plus grand bassin d'eau douce de la planète qui représente un cinquième des réserves mondiales. De part et d'autre de la frontière canado-américaine, quarante millions de personnes y vivent. Enjeu économique et géopolitique de premier plan pour les deux Etats (même si, en mai dernier, le président Bush a soudainement décrété qu'il s'agissait d'un «trésor national»), le bassin des Grands Lacs fait l'objet d'un bras de fer entre Américains et Canadiens, depuis quelques semaines. Au coeur de l'affaire : un projet d'amendement à la charte des Grands Lacs.

Signée en 1985 par huit Etats américains et deux provinces canadiennes (1), cette charte de bonne volonté visait à mettre en place un cadre minimal de gestion collective pour l'utilisation des eaux des cinq lacs ­ Ontario, Erié, Michigan, Huron et Supérieur. Lorsqu'en 1998 une société ontarienne obtient du gouvernement provincial un permis d'exportation de l'eau vers l'Asie (permis qui sera annulé), les Etats et provinces voisins des Grands Lacs décident alors qu'il est temps de clarifier les règles du jeu. Le Conseil des gouverneurs des Grands Lacs (CGGL) rédige alors deux projets d'entente, rendus publics en juillet dernier. La levée de boucliers est immédiate.

Souveraineté. Pour l'organisatrice de la campagne nationale de l'eau au Conseil des Canadiens, Sara Ehrhardt, ce «plan d'appropriation» n'est «qu'une machination des Etats-Unis pour vider les Grands Lacs» et «ouvrir la porte à la