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Libération

Le VIH expurgé des statistiques de mortalité sud-africaines

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publié le 21 février 2005 à 0h40

Pretoria envoyée spéciale

Combien de personnes meurent réellement du sida en Afrique du Sud ? La question est toujours aussi polémique dans le pays. Le rapport de l'agence nationale de statistique sud-africaine (Stats SA) sur les causes de mortalité en Afrique du Sud de 1997 à 2003, qui devait sortir mi-janvier, a finalement été rendu public hier. Depuis plusieurs semaines, des rumeurs de possibles manipulations politiques nourrissaient les journaux du pays, dont le président est connu pour nier la relation entre le virus VIH et le sida et minimiser l'impact de l'épidémie dans son pays.

«Tuberculose». Entre 1997 et 2003, le nombre de décès a augmenté de 57 %. «Dans le groupe des 15-49 ans, le VIH émerge comme l'une des principales causes de décès», a commenté vendredi Liz Gavin, de Stats SA, lors de la présentation du rapport. D'après les trois millions de certificats de décès épluchés, la tuberculose et la pneumonie sont les principales causes de mortalité. Ce que contestent les associations de malades.

Les annonces de décès dans les journaux et le nombre impressionnant d'obsèques de trentenaires laissent peu de doute sur l'explosion de la mortalité liée au sida. L'ex-président sud-africain Nelson Mandela a révélé le mois dernier que son fils en était mort, au moment où la presse s'apprêtaient à annoncer un décès dû à la tuberculose, formule consacrée dans les médias.

Selon les chiffres officiels, 9 479 personnes seraient mortes du virus en 2001 contre 6 602 en 1997. Mais presq