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Libération

Sur les traces du loup de Belledonne

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publié le 21 février 2005 à 0h40

Massif de Belledonne (Isère), envoyée spéciale.

Il neige à petits flocons sur le massif. Un épais manteau blanc recouvre la forêt. Il est sept heures du matin et la nature paraît figée dans un froid de canard. C'est exactement ce qu'attendaient les gardes de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS). Ils sont une vingtaine qui va se disperser dans tout le massif cristallin. Objectif : pister le loup. Car l'animal a beau être discret et malin, il est impossible de passer inaperçu dans cette mousse de poudreuse. Tout déplacement est imprimé dans la neige. Et pour le loup, l'empreinte est pour le moins caractéristique : elle tient dans un rectangle d'environ 12 cm de long sur 8 cm de large.

Indice. Sur le circuit n° 1, Eric Marboutin, coordinateur en France des études sur le loup et le lynx, chausse ses grosses bottes et s'enfonce dans la haute vallée du Bréda. «Un bol d'air pur après ces derniers jours passés dans le bureau!» L'atmosphère neigeuse de ce petit matin donne l'impression d'une nature pétrifiée. Mais la multitude de traces qui se croisent et s'entrecroisent montre au contraire que la forêt grouille de vie. «Là, vous avez un sabot de chevreuil. Petit, avec ses deux doigts parallèles, commente cet ingénieur de l'ONCFS. Ici, c'est une biche : les doigts sont recourbés.» Quelques poils accompagnent ces empreintes, mais au premier coup d'oeil, l'expert sait qu'il ne s'agit pas de poils de loup : trop clairs, trop épais. «Pister le loup, c'est comme che