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Libération

CO2 : finalement, Londres préfère polluer

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publié le 23 février 2005 à 0h41

Londres de notre correspondante

«C'est vraiment dommage qu'une telle querelle ait lieu, c'est dommage pour la réputation britannique sur la question du changement de climat, et pour le rôle de leader que la Grande-Bretagne cherche à assumer. Quand vous prétendez expliquer au monde que le réchauffement de la planète est le plus grand danger encouru, et que vous n'êtes pas capable de prendre des décisions difficiles au plan interne, les gens ne sont pas idiots, ils le voient bien», commente Bryony Woarthington, au nom de la branche britannique des Amis de la Terre. La vilaine querelle en question a pris tournure à la mi-février, deux jours avant l'entrée en vigueur du protocole de Kyoto, entre Bruxelles et Londres.

Schéma. Tous les pays européens sont censés soumettre à la Commission européenne leur schéma national, s'agissant des droits à polluer accordés aux grosses installations industrielles et des quotas que chacun se propose de respecter entre 2005 et 2007. C'est la base indispensable pour que les entreprises puissent ensuite négocier et s'échanger ces permis. Londres avait soumis sa proposition en avril 2004. La Commission européenne n'avait rien vu à y redire. Et le schéma semblait devenu définitif en juillet dernier. En septembre, Tony Blair se lançait dans un vigoureux plaidoyer sur le changement de climat : «Il n'y a pas de doute que c'est maintenant qu'il faut agir. C'est maintenant que des actions opportunes peuvent éviter le désastre.» Quelques semaines plus tard,