Nantes de notre correspondant
Pas toute propre, la filière naissante de recyclage des déchets électroniques. «C'est un métier émergent où n'opèrent pas que des professionnels confirmés, il y a des Géo Trouvetou, des ferrailleurs, des entreprises d'insertion qui bricolent comme elles peuvent», constate Emmanuel Beaurepaire, auteur de Recyclage des produits en fin de vie, édité en 2003. «Il y a 200 entreprises en France, dont la moitié n'a pas d'autorisation légale d'exercer. Sur leurs sites Internet, ils se prétendent certifiés ISO 14 001 et agréés "installation classée pour la protection de l'environnement", alors qu'ils n'ont aucun agrément. C'est de la fraude!» dit Yves Buguet, gérant de Cedre (Compagnie européenne de recyclage électronique), une SARL de vingt-cinq salariés créée en mars 2000 à Issé (Loire-Atlantique). Une incursion de militants écolos de l'association Robin des Bois vient justement de l'épingler sur les conditions de stockage, photos à l'appui.
Intempéries. De grands sacs et des cartons entassent à ciel ouvert des fragments en vrac, écrans cathodiques et coques en plastique imprégnés de retardateurs de flammes au brome. Sur l'Internet, Cedre prétend pourtant que tous ses déchets d'ordinateurs sont à l'abri des intempéries. La direction régionale de l'industrie, de la recherche et de l'environnement (Drire) découvre alors que l'installation n'a d'autorisation que pour du stockage, pas pour le retraitement des déchets. Une mise en demeure du préfet donne troi