En prévision du débarquement potentiel d'un éventuel avatar humain de la grippe aviaire, la Grande-Bretagne a décidé de mettre la dose. Ou, plus précisément, de stocker, dans les deux ans à venir, 14,6 millions de doses d'antiviral Tamiflu, médicament réputé relativement efficace contre l'infection par la grippe «ordinaire». C'est ce qu'a annoncé hier à ses 60 millions de concitoyens, le ministre britannique de la Santé, sir John Reid.
Cette décision survient une semaine après que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a estimé que la grippe aviaire sévissant actuellement en Asie est porteuse du «plus grand risque de pandémie» de grippe humaine depuis des décennies. Si le virus de la souche H5N1, qui se répand si facilement aujourd'hui dans les élevages asiatiques, venait à muter de telle sorte qu'il se propage aisément dans la population humaine, les morts pourraient se compter, selon l'OMS, par dizaines de millions. Ces derniers jours, quatre nouveaux cas humains de grippe aviaire ont été recensés au Vietnam. L'un des malades est décédé, ce qui porte à 34 le nombre de morts du virus dans ce pays depuis l'émergence, fin 2003, de l'épizootie. Douze personnes y ont également succombé en Thaïlande depuis cette date.
Le bilan humain de la grippe aviaire (moins de 60 victimes) est modeste, mais il justifie, selon l'OMS, que l'on se tienne prêt à son déferlement. Aucun vaccin ne permet de prévenir la contamination par un hypothétique virus H5N1 «humanisé». Aussi l'OMS a-t-elle r