L'explosion du sida en Afrique n'est pas une fatalité. Selon les décisions prises aujourd'hui par les Etats et la société civile, jusqu'à 43 millions d'infections au VIH seront ou ne seront pas évitées sur ce continent au cours des vingt prochaines années. Telle est l'idée principale du nouveau rapport du Programme commun des Nations unies sur le sida (Onusida), rendu public vendredi à Addis-Abeba (Ethiopie). Directeur des programmes de l'Onusida, Michel Sidibé explique à Libération en quoi ce travail se différencie de tous les autres.
Quelle est la genèse de ce rapport ?
Il est l'aboutissement d'un effort collectif mené depuis deux ans avec plus de 150 experts, pour la plupart des Africains, en collaboration avec différentes institutions (l'Union africaine, la Banque mondiale, l'ONU, le pétrolier Shell...). Nous sommes partis d'une question de base : quels sont les facteurs qui, sur les vingt prochaines années, vont influencer l'évolution de l'épidémie de sida en Afrique ? Et comment cela va-t-il affecter les générations futures ? On vit avec cette pandémie depuis vingt ans et on est plus ou moins conscient que, même si l'on trouve un vaccin, cette maladie va affecter durablement les structures des sociétés. En Afrique, mais aussi dans le reste du monde. A partir de là, quelles sont les décisions à prendre aujourd'hui qui pourraient façonner l'histoire future de l'Afrique ?
De vos conclusions, vous avez tiré trois scénarios...
Pour la première fois, nous avons posé la quest