Athènes correspondance
Les derniers faucons d'Eléonore planquent dans les îlots rocheux et sur les falaises côtières. Autour de la Méditerranée de préférence, et sur Tilos, une petite île grecque de 320 habitants, en particulier. «A Tilos, ils se croient en sécurité, mais tout le monde ne mesure pas notre chance d'accueillir des rapaces si rares...», prévient Constantin Mentzelopoulos, un habitant de l'île qui travaille depuis trois ans à un projet de parc national (1).
«Bras de fer».
Chaque année, 140 paires de faucons d'Eléonore sur les 3 000 derniers recensés dans le monde arrivent de Madagascar et nidifient en pleine mer Egée, à 100 km de Rhodes. Autres curiosités ornithologiques, trois couples d'aigles de Bonelli sur les 800 qui restent en Europe , deux paires d'aigles royaux, quelques vautours fauves, 60 paires de goélands égéens ou encore une colonie de bergeronnettes grises. L'interdiction de la chasse, depuis douze ans, a favorisé la reproduction des espèces. «C'est une véritable arche de Noé où l'on trouve 102 espèces, dont 27 protégées, décrit le maire de Tilos, Anastasios Aliferis. Sauf, bien sûr, si on laisse les chasseurs revenir.»
L'«arche» a commencé à tanguer l'an dernier. La scène, rapportée par un témoin, remonte au printemps 2004. Pendant un meeting de campagne pour les législatives, Aristote Pavlidis, candidat Nouvelle Démocratie et futur ministre de la mer Egée, évoque une éventuelle levée de l'interdit. Voilà 40 000 chasseurs et électeurs potentie