Tokyo de notre correspondant
Tous azimuts et avec de gros budgets, le Japon déploie depuis deux mois une active «diplomatie humanitaire» auprès des onze pays frappés par le tsunami du 26 décembre. Bien que candidat à un siège de membre permanent au conseil de sécurité de l'ONU, sa démarche n'est pas qu'intéressée. Face au drame survenu à sa porte (près de 280 000 morts) et forte de ses moyens financiers, humains et logistiques, la deuxième économie mondiale ne peut rester les bras croisés. Son engagement répond à des obligations. Dont une au moins d'ordre moral. Après avoir débloqué plus d'un demi-milliard de dollars et gelé le remboursement de la dette de plusieurs pays (Indonésie et Sri Lanka), le Japon a mis en oeuvre un ambitieux programme d'aide en faveur de l'Indonésie, du Sri Lanka, de l'Inde et de la Thaïlande. Auquel participent de très nombreuses villes et régions du Japon. Lundi, une dizaine de grues pelleteuses offertes par la ville de Yokohama et le ministère de l'Environnement ont ainsi quitté le Japon pour Colombo, au Sri Lanka.
La société civile est elle aussi très impliquée. Des dizaines d'ONG, affiliées au centre des ONG du Japon pour la coopération internationale (Janic), sont sur le terrain: à Aceh, en Indonésie, où a été déployé un millier de soldats nippons mais aussi dans quinze régions du Sri Lanka. Toutes au chevet de la «génération tsunami». Orphelins, enfants malades, blessés, sous le choc ou traumatisés... les cas extrêmes abondent. Selon Anupama Ra