Rokia Traoré a annulé trois dates de concerts pour répondre à l'appel de Youssou Ndour et venir donner «son premier spectacle au Sénégal». La prestation de cette chanteuse malienne sera l'un des moments forts du concert donné samedi à Dakar pour faire reculer le paludisme en Afrique, une cause qui la concerne.
L'engagement des artistes est en plein essor Sharon Stone est la dernière en date à s'être mobilisée contre le paludisme. Est-ce un fait nouveau, surtout au niveau africain ?
Autour du paludisme, je crois que c'est la première fois. En général, les initiatives ne viennent pas des artistes africains mais des ONG. Il nous arrive de parrainer, de «marrainer», ou de présider des rencontres. Là, tout le monde a répondu présent. Car le paludisme est la première cause de mortalité en Afrique subsaharienne et, malheureusement, on n'en parle pas suffisamment. C'est dramatique, le sida a réussi à faire oublier cette maladie: du coup les recherches n'avancent pas. Les pays qui ont des moyens font surtout des recherches sur des maladies qui les touchent! Que nous, artistes, on mette notre musique au service d'une cause aussi importante, c'est tout à fait normal.
Qu'espérez-vous de ce concert ?
Nous venons de différents endroits d'Afrique et il y a un enthousiasme certain à notre niveau. Ce qui manque, c'est celui de nos gouvernements. Une telle lutte aurait plus d'efficacité si les Etats d'Afrique se donnaient la main. Nous, les artistes, on peut faire entendre les choses d'une mani