Faites prospérer les forêts, pas la guerre ! Tel est en substance le message lancé aux Etats et aux ONG par des experts de l'ONU, auteurs d'un rapport sur «les Forêts et la guerre». Présenté jeudi au siège romain de la FAO (organisation des Nations unies pour l'agriculture et l'alimentation), au moment même où débutait à Londres une réunion des ministres de l'Environnement du G8, ce rapport montre que, dans certains pays, «les régions forestières fournissent à la fois des motifs de s'engager dans une guerre et les moyens de la faire», et qu'une meilleure gestion de ces zones permettrait «d'économiser des dizaines de milliers de dollars et de vies humaines», précise un de ses auteurs.
A étudier la géographie des conflits armés, les experts de l'ONU ont constaté que ceux-ci «sont plus fréquents dans les zones qui : sont éloignées et inaccessibles ; possèdent des ressources naturelles précieuses dans des endroits où les droits de propriété sont mal définis ou contestés ; ont un pourcentage élevé de ménages pauvres ; sont mal intégrées dans les institutions démocratiques nationales ; reçoivent peu de services publics ; abritent plusieurs groupes ethniques ou religieux». Des caractéristiques qui s'appliquent quasi mot pour mot aux régions forestières des pays pauvres, des zones «où les insurgés peuvent se cacher et exploiter les ressources naturelles précieuses pour financer leurs activités militaires» et où «l'inaccessibilité et le couvert végétal peuvent aussi favoriser les acti