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Libération

Une invasion d'insectes secoue l'île aux cocotiers

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publié le 21 mars 2005 à 1h04

Bangkok correspondance

Ce sont de toutes petites bestioles noires à tête orange, à peine de la longueur d'un ongle d'orteil. Et pourtant, l'invasion d'hispines du cocotier donne des cheveux blancs aux cultivateurs et aux hôteliers de Koh Samui. Car que deviendrait l'«île aux cocotiers», haut lieu du tourisme visité par 700 000 personnes chaque année, sans son arbre fétiche ? L'invasion d'hispines y est à ce point sérieuse que, si rien n'est entrepris pour y remédier, un tiers de ses cocotiers pourraient mourir d'ici à un an. Un coup d'autant plus dur que les touristes, qui n'ont pas annulé leurs vacances dans le royaume après le tsunami de décembre, ont délaissé la région phare de Phuket, pour se tourner vers Koh Samui, située du côté du golfe de Thaïlande et épargnée par les vagues mortelles .

Prédateur naturel. Pornprasert Bouchein, surnommé «Tui», fait partie des victimes du fléau. Comme la plupart des habitants de Koh Samui, il vit de la culture du cocotier ; comme les autres, il a subi de sérieuses pertes. Du haut de sa plantation, dans les montagnes qui surplombent l'île, les dégâts sont évidents. La longue vague de cocotiers qui descend vers la mer n'est pas coiffée du riche vert de la forêt tropicale, mais d'un étrange voile blanc : la faute à l'hispine, qui décolore les plus hautes feuilles en se nourrissant de leur chlorophylle. Et l'invasion ne cesse de s'étendre : il y a un an, les insectes étaient dispersés sur un tiers de l'île, aujourd'hui, 90 % du territoire es