Des millions de graines et d'insectes collectés dans soixante-cinq champs. Après quatre années d'enquête sans doute la plus approfondie sur le sujet , des chercheurs britanniques travaillant pour le compte du gouvernement ont rendu leur verdict : la culture de colza transgénique semé en hiver altère la biodiversité. Des résultats qui confirment d'autres études publiées dans le même cadre en 2003 (Libération du 17 octobre 2003), mais dont l'interprétation reste délicate.
Pollens. Selon l'étude, publiée lundi dans les Annales de la Royal Society (1), les champs de colza transgénique résistant à un herbicide, le glufosinate, affichent une moindre biodiversité que les champs de colza cultivés de manière traditionnelle. Les chercheurs constatent par exemple que les mauvaises herbes à large feuillage sont moins présentes. Or, ces plantes produisent les graines les plus attirantes pour plusieurs espèces d'oiseaux (alouettes, bouvreuils...), et des pollens appréciés des abeilles et papillons. Sur le terrain, les chercheurs ont constaté que les champs «transgéniques» abritent moins d'abeilles et de papillons, et ils s'inquiètent d'un effet possible sur les oiseaux. En revanche, le colza transgénique requiert moins d'herbicide. Des résultats similaires en plus nuancés à ceux constatés en 2003 pour le colza de printemps.
Pas question, rappellent les auteurs, de dénoncer comme seul coupable l'OGM, comme c'est le cas lors des contaminations de cultures traditionnelles. Car la compar