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Libération

Les biocides sous haute surveillance

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publié le 26 mars 2005 à 1h09

Les biocides n'ont qu'à bien se tenir. Ces produits chimiques que nous utilisons pour lutter contre des organismes vivants nuisibles ­ les désinfectants, les protecteurs du bois ou du cuir, les antiparasitaires et les produits antisalissures (hors milieu agricole)­ ont été mis sur le marché sans preuve de leur innocuité sanitaire et environnementale. Mais une directive européenne adoptée en 1998, transposée en France en mai 2004, impose désormais l'évaluation de leur impact : risques cancérogènes, mutagènes, effets sur la reproduction, pollution des écosystèmes.... Une tâche pour laquelle la France vient de se doter d'une task force : un pôle d'expertise fondé sur un partenariat entre l'Institut national de recherche et de sécurité (INRS), spécialisé dans la prévention des risques professionnels, et l'Institut national de l'environnement industriel et des risques (Ineris). Ce Bureau d'évaluation des risques des produits et agents chimiques (BERPC) commencera à fonctionner en avril, avec dix chercheurs (5 issus de l'INRS, 5 de l'Ineris). Son budget est fixé à 2 millions d'euros pour 2006.

Premier chantier donc : les biocides. Il y aurait entre 1 000 et 1 700 substances actives biocides en Europe, chacune pouvant donner lieu à la fabrication d'une dizaine de produits différents. Mais on estime que seuls 400 dossiers de substances actives seront soumis à la réévaluation européenne. Les industriels, désormais chargés de faire la preuve de l'innocuité de leurs produits, choisiront