Depuis plusieurs semaines, Greenpeace mène campagne dans la Manche contre la pêche au bar au chalut boeuf pélagique. Une technique qui, selon l'association, entraîne chaque année la mort de 2000 dauphins, piégés par ces filets. Entretien avec Frédéric Castell, de Greenpeace France.
Pourquoi la pêche au chalut boeuf pélagique est-elle aussi destructrice ?
C'est une pêche pour laquelle deux bateaux tirent un seul et même filet, très grand : en moyenne, 90 mètres par 70 à l'ouverture, 150 mètres de long et entre 50 et 60 mètres de profondeur. Cette technique, utilisée depuis les années 70, se développe parce qu'elle permet de ramener des tonnages importants. Mais elle ramène aussi beaucoup de prises accessoires qui sont rejetées à la mer, abîmées, blessées. Une étude scientifique réalisée par la Whale Dolphin Conservation Society établit que ce type de pêche menace la survie des dauphins communs de la Manche. Chaque année, des centaines de dauphins viennent s'échouer sur les plages françaises et anglaises, et au moins la moitié d'entre eux portent des marques et des blessures caractéristiques d'une capture dans un filet : becs cassés, nageoires coupées, muscles déchirés...
Les dauphins sont pourtant protégés par la directive européenne «habitats»...
Oui, ce qui signifie que la France est censée tout mettre en oeuvre pour empêcher la mort de l'espèce. Outre-Manche, le problème a été officiellement reconnu. En septembre, Londres a décidé d'interdire la pêche au chalut boeuf pélagique