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Les pesticides sèment le trouble

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Santé. Début de la première étude française sur les cancers en milieu rural.
publié le 31 mars 2005 à 1h16

Les pesticides effraient : leur impact sur la santé est un sujet croissant d’inquiétude. Mais les plus exposés aux effets de ces produits phytosanitaires utilisés pour combattre mauvaises herbes (herbicides), champignons (fongicides) et insectes (insecticides) sont évidemment les agriculteurs. L’étude annoncée hier par la Mutualité sociale agricole (MSA) est donc bienvenue : il s’agit de la première enquête épidémiologique française à grande échelle sur le lien suspecté entre pesticides et cancer. La MSA ­ qui gère la protection sociale de l’ensemble des agriculteurs et de leurs familles, soit plus de 4 millions de personnes ­ s’est associée au Groupe régional d’étude sur le cancer (Grecan) de Caen et aux Registres du cancer pour mener à bien ce travail de longue haleine. Cette année, ce sont 600 000 agriculteurs actifs et retraités qui vont être contactés dans 12 départements (Calvados, Doubs, Bas-Rhin, Haut-Rhin, Isère, Loire-Atlantique, Manche, Somme, Tarn, Vendée, Gironde et Côte-d’Or), choisis parce qu’ils disposent d’un registre des cancers et sont représentatifs de la population agricole française. L’objectif est de parvenir à suivre 80 000 personnes sur plusieurs années.

«Alors que la France, puissance agricole européenne, est au 2e ou 3e rang mondial pour l'utilisation de pesticides, on manque cruellement d'informations sur les effets à long terme de ces produits» (dont on connaît pourtant le pouvoir cancérogène grâce à l'expérimentation animale), déplore Pierre Leba