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Libération

Les séropositifs indiens oubliés des leurs

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publié le 1er avril 2005 à 1h21

New Delhi de notre correspondant

Le paradoxe est frappant. Alors que les ONG internationales de lutte antisida s'inquiètent des conséquences de la nouvelle loi indienne sur les brevets ­ qui risque de mettre un brusque coup de frein aux exportations de traitements antirétroviraux à prix cassés vers les pays en développement ­, personne ne semble se soucier du sort des séropositifs indiens. Avec 5,1 millions de malades recensés, l'Inde est pourtant le deuxième pays le plus touché au monde par la pandémie, après l'Afrique du Sud. Probablement même le premier, puisque, selon la plupart des experts, les chiffres officiels sont en deçà de la réalité. Or, bien que leur pays soit aujourd'hui le premier exportateur au monde de traitements antirétroviraux génériques, les séropositifs indiens, eux, n'y ont quasiment pas accès.

Dispositif réduit. Longtemps focalisé sur la prévention, le gouvernement n'a en effet lancé un programme de traitement que l'an dernier, via la distribution de trithérapies gratuites. Fournis par des laboratoires locaux comme les géants Cipla et Ranbaxy, mais aussi de plus petits tels que Hetro Drugs ou Aurobindo Pharma, ces médicaments sont actuellement distribués dans vingt-cinq centres éparpillés dans treize Etats de l'Union. Un dispositif très réduit puisqu'il ne permet, pour l'instant, d'approvisionner que 5 371 patients, sans compter les 1 250 malades issus de l'armée et du service public, eux aussi pris en charge par les autorités. «Ce n'est que le début, m