L'épidémie de fièvre de Marburg qui sévit depuis cinq mois en Angola est la plus meurtrière de l'histoire de cette maladie virale proche d'Ebola. Tel est le constat dressé vendredi par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), qui s'inquiète d'une possible propagation du virus hors de l'Angola. Le ministère de la Santé angolais a annoncé vendredi un bilan de 132 morts sur un total de 140 cas confirmés. «La situation est d'une grande gravité», nous a déclaré Mercedes Tatay, chef des urgences à Médecins sans frontières, jointe par téléphone à Luanda vendredi. L'ONG française a envoyé 17 personnes, mardi, à Luanda et Uige région de 800 000 habitants où s'est déclarée l'épidémie. Une quarantaine d'experts étrangers à peine sont présents sur le terrain, dont une faible moitié déléguée par l'OMS. L'agence de l'ONU a toutefois annoncé l'envoi prochain d'experts supplémentaires, dont un anthropologue qui tentera de sensibiliser les populations au caractère extrêmement contagieux de cette maladie.
Appel. L'information est la clé de voûte de la lutte contre ce virus face auquel la médecine est démunie. L'épidémie peut être circonscrite si toutes les personnes en contact étroit avec les malades sont rapidement identifiées, condition loin d'être remplie. Le ministère de la Santé angolais a, certes, appelé vendredi «toute la population à collaborer pour le contrôle de l'épidémie», recommandant d'«informer les autorités sanitaires en cas de décès à domicile, de ne pas toucher les cadavr