Il en aura fallu des naufrages : l'Erika en 1999, le Prestige en 2002, dont les coupables transportaient du pétrole avec une coque unique et vieillie par le temps. Mais, désormais, les «simple-coque» âgés de vingt-cinq ans et plus devront être retirés de la circulation, après l'entrée en vigueur à l'Organisation maritime internationale (OMI) (1), hier, des nouvelles règles de la convention Marpol de lutte contre les pollutions.
Entretien. «Ce durcissement de l'OMI, nous le devons à la fermeté de l'Union européenne, rappelle le navigateur Jo Le Guen, qui milite avec son association Keep it Blue pour la protection des océans. Après les désastres de l'Erika et du Prestige, l'Europe a décidé en 2003 d'interdire ses eaux et ses ports aux vieux pétroliers à simple coque et réussi à convaincre l'OMI de généraliser la mesure.» Pour Christian Buchet, expert maritime au CNRS et à l'Institut catholique de Paris, et membre du comité de veille écologique de la fondation Nicolas-Hulot, il était nécessaire de fixer une limite d'âge : «40 % des naufrages sont le fait de navires de plus de quinze ans.» Pour autant, l'âge ne doit pas rester le seul critère. «Les vieux navires de la marine nationale sont fiables parce qu'ils ont été bien entretenus. Mais ce n'est pas le cas de tous les bateaux, loin de là.»
Et c'est bien le problème. Car, maintenant qu'il existe un âge officiel pour le départ à la retraite des pétroliers à simple coque, le risque est grand que les armateurs lèvent le pied côté e