São Paulo de notre correspondante
C'est le symbole de la présidence Lula la lutte contre la faim qui est frappé. Depuis le début de l'année, 22 Indiens de moins de 5 ans sont morts de sous-nutrition au Brésil. Sans que cela n'émeuve le ministre de la Santé, Humberto Costa, du Parti des travailleurs (formation du Président), qui a déclaré : «Il n'y a pas plus de morts qu'il n'y en a normalement.» Or, si elle est en baisse depuis six ans, la mortalité infantile chez les Indiens du Brésil reste deux fois plus élevée que la moyenne nationale, voire près de six fois plus dans certaines ethnies. «Causée par la sous-nutrition, cette mortalité élevée est due au fait que ces Indiens sont privés de tout ou partie de leurs terres ancestrales, envahies par les Blancs, grands et petits agriculteurs, exploitants de bois ou orpailleurs», note l'anthropologue Egon Heck. Dans le Mato Grosso do Sul, elle a même augmenté de 25 % en un an, en raison du «confinement» des Guarani-Caiuá, tribu dont font partie 18 des victimes.
Confinement. Créées sur une partie des terres ancestrales au début du XXe siècle, les réserves des Guarani-Caiuá sont devenues exiguës en raison de la croissance démographique observée chez les 235 ethnies indigènes du Brésil, dont la population est passée de 400 000 à la fin des années 80 à 734 000 en 2000 (ils étaient près de cinq millions avant d'être décimés par les colonisateurs portugais du Brésil). Leur extension se heurte à l'avancée du soja, qui les encercle désor