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Libération

Israéliens et Palestiniens alliés pour l'eau

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publié le 11 avril 2005 à 1h41

Emek Hefer (Israël), Tulkarem (Palestine) envoyé spécial

Entre la ville palestinienne de Tulkarem et l'autoroute 6 en Israël se dresse, sur 2 kilomètres, le «mur de sécurité». Une barrière de béton haute de 8 mètres, en principe infranchissable. Sauf que, sous le mur, s'écoulent vers Israël les eaux usées de Tulkarem. Naguère, elles se déversaient dans la rivière Alexander et la polluaient. Au risque de détruire un écosystème délicat (lire ci-dessous). Aujourd'hui, elles sont traitées et épurées, grâce à une volonté et à un projet israélo-palestinien, rares en ces temps d'Intifada (lire aussi en page 9).

Ennemi commun. «Nous possédons les mêmes puits de vie... Quand vous avez un ennemi commun par en haut, vous traitez par le bas», explique Nahoum Itzkovitz, président du conseil général d'Emek Hefer, la région d'Israël où aboutissent les égouts de Tulkarem. L'ennemi commun, c'est le moustique, qui «n'a pas besoin de visa pour passer». Et les maladies infectieuses ou la pollution de la nappe phréatique, qui ne font pas de distinction entre Palestiniens et Israéliens. Le maire de Tulkarem, Mahmoud al-Jallad, ne dit pas autre chose: «Les dégâts écologiques nous sont communs.»

Sur la carte, l'équation est simple : les eaux usées de Tulkarem et, plus à l'est, celles de Naplouse s'écoulent dans le Wadi Zoumer, affluent de la rivière Alexander, qui se jette dans la Méditerranée. «L'écologie ne connaît pas de frontières politiques», tranche l'architecte israélien Amos Brandeis, 39 ans,