La flambée de fièvre de Marburg en Angola est loin d'être sous contrôle, mais les experts espèrent endiguer l'épidémie grâce à la mobilisation croissante des autorités locales, civiles et religieuses. «Nous travaillons énormément pour inciter les gens à laisser partir leurs proches à l'hôpital dès les premiers symptômes de la maladie et surtout pour les convaincre d'éviter de toucher les corps des victimes», nous déclarait hier Dave Daigle, l'un des représentants sur place de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Depuis quelques mois, le nombre de personnes touchées par cette fièvre hémorragique d'origine virale ne cesse de croître. Hier, on totalisait 243 morts, principalement dans la province d'Uige, dans le nord du pays, la plus touchée par l'épidémie. Et les chiffres continueraient à augmenter.
«Si l'on se fonde sur les simples données du cimetière municipal d'Uige, on voit bien que la courbe est ascendante», rapporte Vincent Brown, directeur d'Epicentre, une filiale de Médecins sans frontières (MSF) spécialisée dans l'épidémiologie, de retour d'Angola après quinze jours passés sur place. «Pour le seul mois d'avril, nous avons compté 80 nouvelles tombes, contre une soixantaine au mois de mars et une quarantaine en janvier.» A ce chiffre de 243 morts il faut ajouter un peu plus de 500 «contacts» : chaque fois qu'une personne est atteinte, les médecins essaient de recenser le nombre de personnes qui ont pu être en contact avec elle et les suivent pendant vingt et un jo