Depuis dix-neuf ans déjà, avril rime avec Tchernobyl. Et Tchernobyl rime avec immobile. La plus grande catastrophe du nucléaire civil oppose toujours tenants et opposants de l'atome. Tour d'horizon des questions en suspens.
Travaux inachevés. La centrale d'Ukraine a été définitivement fermée en décembre 2000. Dix-neuf ans après la catastrophe du 26 avril 1986, il existe toujours une possibilité d'explosion sous le réacteur à cause d'un dangereux magma radioactif constitué de tonnes de poussières et d'eau contaminée. Le sarcophage actuel fuit et nécessite une consolidation. Trois consortiums ont fait connaître leur solution technique en novembre 2004 en réponse à l'appel d'offres de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement, qui promet 760 millions d'euros pour les travaux. Le second sarcophage ne sera pas achevé avant 2008.
Bilan impossible. Les points de vue sont irréconciliables. D'un côté, les partisans du nucléaire dont le souci est de minimiser la catastrophe, de l'autre, des antinucléaires qui extrapolent parfois les chiffres. Quelque part entre les deux, une vérité terrible, et la difficulté de recueillir des données fiables. Le bilan officiel de l'Organisation mondiale de la santé (32 morts et 2 000 cancers de la thyroïde chez les enfants, seule maladie reconnue comme directement liée à la catastrophe) exclut toujours les 600 000 à 800 000 «liquidateurs», ces hommes appelés en renfort de toute l'ex-URSS pour participer aux travaux de «nettoyage» d