Bruxelles (UE) correspondance
Ce n'est plus qu'une question de temps. Reach, l'ambitieux et controversé projet de législation européenne sur les produits chimiques, verra le jour. L'industrie, farouche adversaire du projet, a renoncé à le torpiller. Mais pas à l'amender. «Les solutions sont dans Reach», affirmaient hier à l'unisson le Cefic, la fédération européenne des industries chimiques, et l'Unice, le patronat européen. Reste à savoir quel visage prendra la future législation. Révélée par Libération (édition du 23 avril), la dernière étude d'impact sur Reach a été rendue publique hier. Elle souligne que le coût devrait être très supportable pour les industriels de la chimie, peut-être même sans qu'il soit nécessaire de le reporter sur les consommateurs.
Face aux pronostics alarmistes fustigeant la ruine de la chimie européenne (qui occupe le premier rang mondial devant les Etats-Unis, avec un marché de 556 milliards d'euros par an, générateur de 1,7 million d'emplois), la Commission européenne s'était engagée à modifier sa proposition de législation à la lumière de l'étude d'impact. Seul hic, les interprétations divergent.
Révolution. Le projet de règlement actuel prévoit d'instaurer, sur onze ans, un système d'enregistrement, d'évaluation et d'autorisation des substances chimiques. Quelque 30 000 substances seraient ainsi testées, pour vérifier leur toxicité sur l'environnement et la santé. Car ces produits qui représentent près de 90 % des substances chimiques commercial