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Libération

L'expiation du péché de surpêche

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publié le 30 avril 2005 à 2h00

Montréal de notre correspondante

Dénonçant l'«incapacité collective» de la communauté internationale à protéger les ressources halieutiques de la planète, le Canada appelle à enfin «passer à l'action». A partir de dimanche, et jusqu'à jeudi, Terre-Neuve accueille une cinquantaine de pays pêcheurs, dont l'Australie, le Brésil, les Etats-Unis, l'Inde, le Japon et l'Union européenne, dans le cadre d'une conférence internationale sur la gouvernance des pêches en haute mer et l'accord des Nations unies sur les pêches (1).

Urgence. Pour le ministre canadien des Pêches et des Océans, Geoff Regan, il y a urgence. Il faut «effectuer un changement significatif à la façon de travailler ensemble la gestion des stocks de poissons en haute mer» et ce «avant qu'il ne soit trop tard». Le mois passé, l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) estimait que plus de la moitié des ressources halieutiques exploitées sur la planète le sont déjà au maximum. Un quart d'entre elles est carrément surexploité. Au Canada, en dépit d'un moratoire décrété en 1992, le déclin de la morue n'a pu être enrayé.

Face à la menace qui pèse depuis des années sur les stocks marins, des accords internationaux ont certes vu le jour ­ une trentaine d'organisations régionales de gestion des pêches (ORGP) depuis 1945. Mais la réalité économique ­ le chiffre d'affaires mondial de l'industrie avoisine les 45 milliards d'euros ­ et la persistance des activités de pêche illicites ont amoindri la