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Libération

Moins de neige en Eurasie, plus de poissons en Arabie

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publié le 3 mai 2005 à 2h02

Moins de neige en hiver sur l'Eurasie égale davantage de poissons en mer d'Arabie (1) ? C'est possible, cela peut s'observer, et la perspective de nouveaux moyens de gestion des pêches à très grande échelle se profile. Si le raisonnement emprunte raccourcis et hypothèses, il porte sur un sujet brûlant : la stagnation des captures de pêche à l'échelle mondiale et les effondrements de populations de poissons locales ­ soulignés dans le dernier rapport de la FAO (Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture) sur les pêcheries et discutés depuis dimanche à Terre-Neuve (voir encadré) ­, imposent de connaître mieux et de gérer autrement les ressources vivantes des océans.

Imaginer que la couverture neigeuse de l'Eurasie puisse influencer les stocks de poissons de la mer d'Arabie semble saugrenu. Pourtant, c'est la solide conclusion d'une étude publiée dans Science (2). Une équipe américaine s'est penchée sur l'évolution depuis 1997 des vents et courants saisonniers de la mer d'Arabie ainsi que de sa production «primaire» ­ le plancton ­ révélée par la densité en chlorophylle mesurée par satellite. C'est l'énorme croissance de cette dernière qui a mis la puce à l'oreille des océanographes. Si l'on en croit les cartes fournies par les satellites Adeos (Japon) et Seawifs (Nasa), la concentration en chlorophylle durant l'été a augmenté d'au moins 350 % le long des côtes de la Somalie, du Yémen et d'Oman, et de 300 % au large entre 1997 et 2003.

Renversement. L'ori