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Libération

De trop faibles progrès contre le palu

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publié le 4 mai 2005 à 2h02

«Roll back malaria», prononcer RBM, traduire «Faire reculer le paludisme»: c'est sous ce slogan qu'en 1998 l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef) lançaient un programme de lutte contre la plus dévastatrice des maladies parasitaires de l'homme, puisqu'elle tue entre 1 et 3 millions de personnes chaque année, selon les estimations.

Les deux institutions se fixaient alors pour objectif de diviser par deux la mortalité liée à ce fléau d'ici à 2010. A cinq ans de l'échéance, les partenaires de RBM ont publié hier une première analyse de données recueillies en 2004 auprès des ménages et des réseaux sanitaires. Malgré la mise en exergue de progrès encourageants, le bilan est dramatique.

Les chiffres, d'abord. Fin 2004, quelque 3,2 milliards de personnes vivaient dans des zones où sévit le paludisme : 107 pays sont touchés et 350 à 500 millions de personnes souffriraient chaque année de crises de paludisme. Deux continents affichent de sinistres records. L'Afrique détient celui de la plus forte mortalité ­ 89 % des décès imputés à la maladie. L'Asie du Sud-Est est la région affectée par la plus forte résistance du parasite aux médicaments traditionnellement administrés.

Deux armes. Dans ce tableau noir, l'OMS et l'Unicef relèvent quelques avancées liées à la diffusion des deux principales armes antimalaria : la moustiquaire imprégnée d'insecticide, et le traitement par des médicaments à base d'artemisinine ­ une substance extrait