Strasbourg, de notre correspondant.
C'est une première. Le tribunal d'instance de Mulhouse a jugé hier que la société Saur avait manqué à son obligation de distribuer de l'eau potable et l'a condamnée à verser un total de 33 350 euros d'indemnités ainsi que 3 150 euros de dommages et intérêts à 16 familles du canton de Habsheim (Haut-Rhin). Elles réclamaient le remboursement des bouteilles d'eau minérale achetées dans le commerce entre janvier 1997 et mars 2003. Durant cette période, l'eau distribuée aux 20 000 habitants du canton de Habsheim a constamment dépassé la limite légale d'atrazine, un pesticide notamment utilisé pour le traitement du maïs. «C'est le premier jugement en France à reconnaître la responsabilité d'un délégataire de service public pour une pollution aux pesticides», se réjouit Olivier Becht, président, dans l'une des quatre communes du canton de Habsheim, du groupe d'opposition municipal (centre gauche) «Rixheim vivre ensemble». «Jusqu'à maintenant, on n'avait que l'exemple breton pour les nitrates. C'est une jurisprudence qui va au-delà du cadre local et qui incitera sans doute à des actions fortes ailleurs.» La Saur, filiale du groupe Bouygues, dispose d'un mois pour faire appel. Hier, la firme s'est refusée à tout commentaire.
De 1997 à 2003, l'eau distribuée aux habitants du canton de Habsheim contenait en moyenne 120 à 130 nanogrammes d'atrazine par litre, alors que la norme européenne est fixée à 100. Selon Jean Kimmich, président de l'association d